Chaque expulsion oblige les personnes à tout recommencer : retrouver un abri, refaire les démarches, reconstituer un réseau, renouer avec les services sociaux et de santé. Les expulsions répétées renforcent l’exclusion sociale : ce sont des parcours de soins brisés, une instabilité permanente et une perte de confiance qui épuise. Elles cassent la scolarisation, l’accès à l’emploi, l’ouverture des droits, les suivis de santé et la stabilité psychologique. L’errance devient un cycle, difficile à rompre.

Médecins du Monde va à la rencontre des personnes là où elles vivent. Nos équipes mobiles soignent, écoutent, orientent et accompagnent les démarches en recréant un lien de confiance et en assurant une continuité des soins, même en situation d’errance.
Avec les personnes concernées, nous dénonçons les expulsions sans solution et agissons pour que les politiques publiques garantissent des droits stables et accessibles à toutes et tous, quels que soient le lieu de vie ou le statut des personnes.

Dans les bidonvilles, les squats ou à la rue, l’eau potable est rarement accessible : pas de robinet, pas de sanitaires, parfois même pas de point d’eau proche. Les familles doivent improviser : aller plus loin pour trouver de l’eau, la stocker dans des contenants dangereux ou renoncer.

Sans eau potable, tout devient risqué. Se laver, cuisiner, boire : chaque acte du quotidien peut exposer à des infections cutanées, digestives ou respiratoires, ainsi qu’à des polluants toxiques qui touchent particulièrement les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou immunodéprimées. En cas d’épidémie, les conditions de vie précaires empêchent toute forme de prévention efficace.

L’espérance de vie des personnes en errance est inférieure à 50 ans (48,7 ans), contre 80 ans d’espérance de vie nationale. Source: https://www.mortsdelarue.org/

Médecins du Monde intervient avec des équipes mobiles dans les lieux de vie informels pour proposer des consultations médicales, du matériel d’hygiène et un accompagnement dans les démarches. Nous travaillons avec les habitantes et habitants et nos partenaires pour améliorer les conditions de vie : accès à l’eau, assainissement, hygiène, collecte des déchets.

Vivre dans un lieu insalubre, c’est respirer des moisissures, subir le froid, la chaleur ou le bruit sans isolation, être exposé à des matériaux toxiques. Ces conditions peuvent provoquer ou aggraver des pathologies : asthme, bronchite chronique, infections, douleurs chroniques, troubles du sommeil, maladies dermatologiques.
C’est souvent toute la famille qui en souffre, en particulier les enfants. Aux risques pour la santé physique s’ajoute un stress quotidien lié à l’absence d’intimité et à l’insécurité.

Médecins du Monde déploie des équipes mobiles dans les squats, les bidonvilles et les hébergements précaires pour proposer des soins, un soutien psychosocial et une médiation vers les structures de droit commun.
Nous accompagnons les personnes dans leurs démarches, et militons pour des solutions d’hébergement dignes, durables et adaptées.

Personnes sans papiers, personnes racisées, femmes seules… Beaucoup cumulent différentes formes de précarité et d’exclusion.

Sans papiers, sans contrats, sans accès à la santé au travail et sans couverture santé, ces personnes qui exercent souvent les métiers les plus pénibles restent invisibles pour les institutions. Vivant dans la peur d’un contrôle, d’un licenciement arbitraire ou d’une expulsion, elles n’accèdent ni à la prévention, ni aux soins, ni à leurs droits les plus fondamentaux.

Médecins du Monde recueille des témoignages pour rendre visibles les réalités vécues, soutient les collectifs de travailleuses et travailleurs et les organisations de la société civile, et facorise des temps collectifs qui permettent des échanges, une entraide et l’organisation entre pairs.Avec les personnes concernées, nous travaillons à faire reconnaître leur métier, leur dignité et leur pouvoir d’agir.

Dans les champs, les maraîchers et les travailleurs saisonniers, s’exposent quotidiennement aux pesticides ou aux engrais chimiques sans formation ni équipement de protection. Dans les décharges ou les zones industrielles, les recycleurs et recycleuses manipulent des batteries, câbles, plastiques ou métaux lourds, parfois à mains nues.

Ces expositions à des substances dangereuses entraînent des problèmes de santé : troubles respiratoires, lésions cutanées, pathologies chroniques et cancérs. Pourtant, ces personnes ne bénéficient pas d’un suivi médical adapté : travaillant souvent de manière informelle, sans contrat, elles ont rarement accès à la prévention et à la santé au travail.

Médecins du Monde déploie des actions de prévention avec les personnes concernées : informations adaptées, distribution d’équipements de protection, consultations gratuites sur les lieux d’activité. Nous sensibilisons les professionnels de santé aux risques pour mettre en place une meilleure prise en charge.
Nous alertons les autorités locales et nationales sur ces expositions invisibles et plaidons pour une véritable reconnaissance de ces métiers, un encadrement des risques, et un accès effectif à la santé au travail pour toutes et tous, quel que soit le statut ou le secteur.

Dans les villes, les livreurs et livreuses à vélo, sous la pression d’algorithmes, roulent vite, sous la pluie, dans le froid, ou lors d’épisodesde canicule. Accidents de la circulation, chutes, troubles musculo-squelettiques : les blessures sont fréquentes mais rarement prises en charge. Ces personnes n’ont souvent ni contrat stable, ni assurance, ni couverture santé.
Souvent en situation d’extrême précarité, les ramasseurs et ramasseuses de déchets fouillent dans les bennes et les décharges, manipulent des objets souillés, se piquent ou se coupent. Sans protection ni accompagnement médical, ces blessures peuvent s’infecter ou générer des handicaps, dans l’indifférence générale.

Médecins du Monde va à la rencontre de ces personnes dans leurs lieux de vie et d’activité.
Nous diffusons des informations pratiques sur les gestes de prévention et agissons pour rendre les soins accessibles sans condition.
Aux côtés des personnes concernées, nous revendiquons une meilleure reconnaissance, une protection réelle et des politiques publiques qui ne laissent personne sur le bord du trottoir.

Respirer un air pollué, vivre dans un logement humide, être déplacé par des inondations ou vivre à côté d’une autoroute… Tous ces facteurs peuvent provoquer de multiples problèmes de santé comme des maladies respiratoires (asthme, bronchite chronique) des troubles dermatologiques ou digestifs, des maladies cardiovasculaires. Ces pathologies peuvent être invisibles au début puis devenir chroniques et impacter fortement la qualité de vie.
Enfants, femmes enceintes, personnes âgées, sans domicile ou familles précaires : ce sont toujours les plus vulnérables qui en subissent le plus lourdement les conséquences. Parce qu’elles vivent dans les zones les plus polluées, parce qu’elles n’ont pas accès à un environnement sain ou parce qu’elles n’ont pas les moyens de se protéger.

Médecins du Monde agit en France et dans le monde pour soigner les personnes touchées par les effets de la dégradation environnementale.
Nous menons des actions de prévention, accompagnons les communautés locales et construisons des alliances pour dénoncer les inégalités environnementales de santé.
Nous portons la voix des personnes concernées auprès des décideurs pour faire reconnaître que le droit à une bonne santé physique et mentale, c’est aussi le droit de vivre dans un environnement sain.

Pour de nombreuses personnes, se soigner est un parcours du combattant : pas de carte vitale, pas d’adresse, pas de traducteur, pas de rendez-vous, pas de confiance dans le système… À la rue ou dans des conditions de vie dégradées, avec un statut administratif précaire ou discriminées, beaucoup de personnes renoncent aux soins, ou n’en connaissent pas les droits.
Les barrières sont multiples, notamment sociales, linguistiques et psychologiques. La santé passe après d’autres urgences : manger, se loger, fuir un danger, survivre. Les maladies progressent, les souffrances s’installent, et les personnes s’éloignent du système de soins.

Médecins du Monde déploie des dispositifs mobiles, des centres d’accueil et des consultations gratuites. Nous allons là où vivent les personnes oubliées par le système.
Nous adaptons nos actions à leurs réalités, à leurs rythmes et levons les barrières — qu’elles soient administratives, linguistiques ou symboliques. Nous apportons aussi un appui juridique pour ouvrir des droits à la santé et à la sécurité sociale.
Chaque parcours de soins est co-construit avec les personnes concernées, car nous croyons que la santé doit être accessible à toutes et tous, sans condition.

Quand on vit dans la rue, dans un squat ou dans l’exclusion sociale, on peut finir par se sentir inutile, abandonné, invisible. La discrimination, la précarité, les violences subies ou intériorisées brisent l’estime de soi. La solitude abîme la santé mentale, nourrit l’anxiété, la dépression, les addictions. Elle rend plus difficile l’accès aux soins et aggrave les pathologies existantes.
Parfois, c’est la santé mentale qui précède l’exclusion. Parfois, c’est l’exclusion qui détruit la santé mentale. Dans tous les cas, la spirale est violente et silencieuse, et les parcours de soin sont rarement adaptés.

Médecins du Monde agit avec les personnes concernées pour recréer du lien, du soutien, des espaces de confiance. Nos équipes mobiles et nos médiateurs et médiatrices en santé écoutent, orientent, accompagnent.
Nous proposons un appui psychologique, des ateliers collectifs, et facilitons la prise en charge des troubles psychiques dans la dignité.
Nous portons une vision de la santé universelle, inclusive et solidaire.